I'LL BE YOUR CADILLAC CHAPITRE 43

 

PDV Tom * Exceptionnel*

Je grille ma dernière clope. Et fixe le matos dans le coffre. Cette fois est la bonne. J'attendais tellement ce moment. Je vais enfin en finir avec tout ça. Je pourrais enfin retrouver Bill, enfin...
C'est ce que j'espère.
Ils ont menacés mes parents. Rendu mon oncle infirme. Ont torturés Gus. Ils vont payer ces chiens.

J'étais pas sûr que c'était les mêmes au début mais j'ai été les rencontrer. J'ai commencé à faire quelques petits trucs pour eux et cette fille. Kathy.
Elle s'est renseignée et là. Je les ai reconnu ces enfoirés. Comment je pouvais expliquer ça à Bill?
Bébé, je te plaque pour aller tuer ces enfoirés! C'est lui que j'aurais tué avec une crise cardiaque. Il a jamais vraiment compris pourquoi on me craignait autant.
Il a toujours vu que le bon en moi. Mais en réalité je suis la pire des racailles.
Ils m'ont fait de plus en plus confiance et puis j'étais rapide et je me faisais jamais attrapper par les flics. Et là je suis censé livré leur joli coli à leur patron.
Du fric et des armes.
Pile ce dont j'avais besoin. Je suis garé sur une sorte de terrain abandonné. Je fourre les billets dans le coffre de la Viper. Aucune chance qu'ils me rattrappent avec ça.
Je la planque bien derrière des buissons.

Je souffle un grand coup et démarre. Ouais ma Cadillac va surement y rester. Y'a tellement de souvenirs dans cette bagnole.
Je prends les flingues avec moi et les cache sous ma grosse veste. Je sais que je pourrais y rester. J'ai laissé des instructions au cas où. Pour mes parents, pour qu'ils veillent sur Bill.

...

J'arrive au portail sécurisé. Et fais le vide partout en moi. Me vide de toute Humanité. Ils me connaissent bien maintenant. Et m'ouvre leurs grilles.
Je prends les sacs à moitié vide dans le coffre et me dirige dans le salon où ils sont tous en grande discussion. Ils sont tous là. Ils font pas vraiment attention à moi. Après tout, j'suis que le livreur.
Juste ce psychopathe cinquantenaire qui me mate. A vomir.

Je reste planté là. Les sacs à mes pieds. Je farfouille tranquillement dans ma poche et...

Mec:" Ouvre les!"

Je sors ma main armée et lui tire direct une balle dans la tête. Pendant que l'autre tient un mini lance flamme. Je commence à tous les cramer avec leur propre matos. J'adore l'ironie de la scène. On a pas idée comme un corps humain peut être inflammable.
Et je ressens rien. Plus rien alors que les flammes attaquent les meubles et la moquette. Tout est en train de cramer.

Je pensais je sais pas jubiler ou...
Mais rien. Le vide.
Je suis comme un robot programmé pour tous les éliminer. Et je compte bien laisser aucun survivant.

Ca va très vite. En même pas une minute, tout brûle. Mauvaise idée d'avoir une barraque en bois!
J'attends. Je sais que d'autres vont arriver. Je me place juste devant l'entrée et grille tout ceux qu'essaient de s'enfuir. Je flingue tout ceux qui rappliquent.

L'avantage c'est qu'ici: ils appeleront jamais les flics. Je bouge pas. C'est un vrai carnage. Le sang se répand sur le sol...
C'est dégueulasse. Il faut que je me barre de là.

La fumée s'élève haut dans le ciel et quelqu'un va finir par appeler les secours. J'espère qu'ils trouveront que des cendres.
J'avance lentement. Il reste encore pas mal de gardes. J'en choppe un moins malin que les autres.
Moi:" Ou sont les autres?"

Il tremble en sentant le canon sur ses couilles.

Mec:" Ils... dehors... à la grille."

Il comprend pas.

Moi:" Je m'en fou des gardes. Les autres patrons."

J'appuie et il couine en gigotant. Je le serre plus fort et lui casse le poignet.

Mec:" Tu les as tous buté!"

C'est ce que je voulais savoir. Je le traine avec moi pour qu'il me serve de gilet par balle. Je grimpe dans ma Cadillac et fonce à toute allure en baissant la tête et en vidant mon lance flamme sur leurs gueules.

Ils tirent comme ils peuvent en évitant de finir en barbecue et ça me fait bien marrer. Je défonce la grille. Et roule le plus vite que je peux. Personne n'a l'air de me suivre. Je prends assez d'avance. Je rejoins vite la Viper et monte dedans.

C'est parti.
Je roule bien au dessus des vitesses autorisées et prends un pied d'enfer. Je me sens libre. Tellement libre. Je pense à Bill. Et Lohan. Je vais enfin pouvoir être heureux.

...

Je suis à l'aéroport. J'ai brulé mes faux papiers. Mon avion décolle dans quelques minutes. Direction ma famille. Je finis d'écrire une lettre. Pour Bill. Je rentre pas dans les détails.
Maintenant tout dépend de lui.
Je la relis. Et fait une prière. Je glisse les billets d'avion dans l'enveloppe et la ferme. La boite aux lettres l'avale.
Billy.

...

Je ferme les yeux et serre fort les accoudoirs! Je déteste ça. Un tas de métal n'est pas censé flotter mais....
Putain! Je vais vomir là. Je me mords la lèvre jusqu'au sang.
Maman j'ai peur.

...

Bon bah je crois que je vais dormir...

...

Ellipse 10 heures

Bienvenue à Caracas. La température au sol est de 33 degrés. Nous vous remercions d'avoir choisi notre compagnie et vous souhaitons un agréable séjour.

10 mois. Ca va faire presqu'un an que les ai pas vu. Je débarque de l'avion et récupère vite fait mon sac. Celui où sont fourrés les billets. J'ai même pas compté. Mais vu le poids y'a plusieurs millions là dedans.
Je regarde partout et...

Moi:" PAPA!"

Je cours vers lui et manque de le faire tomber. Je rigole. Je suis tellement heureux de le revoir.

David:" Tu m'a manqué fiston!"
Moi:" Toi aussi!"

Il m'explique que maman n'aime pas quitter l'ile, elle a encore très peur.

Moi:" Papa, je..."

Même eux se doutent pas de ce que j'ai fait et j'hésite.

David:" C'était quoi ce coup de fil à propos d'un bébé et de Bill?"

Je suis exténué mais c'est peut être le seul moment où je serais seul avec lui. Il est beaucoup plus solide que ma mère. Je dois tenir ça de lui.

Moi:" Le bébé de Gus, c'est Bill qui s'en occupe. Je suppose qu'il en parle même pas. "
David:" Non, il a tiré un trait sur sa vie en France."
Moi:" Joyce s'est barrée et moi je pouvais pas rester avec lui. Il s'est fait passer pour le père et.. putain papa! Si tu savais comme je l'aime et je l'ai abandonné!"

Je me sens tellement mal pour ça. Mes nerfs sont en train de lâcher. J'aurais jamais assez d'une vie pour me faire pardonner.

David:" C'est ce que je comprends pas. T'es resté là bas pour lui ! Qu'est ce qui s'est passé fiston?"

Alors je lui raconte tout. Tout depuis le début. Depuis que j'ai lu le journal de Bill. Il m'écoute sans me couper.

Là on est dans un petit bateau. Ils vivent sur une petite ile ou y'a pas grand monde. Il leur a fallu plusieurs mois pour installer le téléphone.
C'est éloigné de tout alors on en a pour un moment.

David:" Et Tu... tu.... t'es complètement inconscient! Malade! Mais putain! Ils auraient pu te tuer! Te tuer Tom!"
Moi:" Ce sont eux qui sont morts. Ca a même pas duré longtemps. Ils ont rien compris. J'avais une fausse identité. T'inquiète pas. Tout est fini maintenant."

...

Ma mère mine de rien a beaucoup de force puisque là j'ai juste du mal à respirer.

Moi:" M'man!"

Elle caresse mes joues, me complimente sur mon nouveau look... ouais bah qu'elle s'habitue pas parce que je compte bien me remettre aux baggys.
On passe à table. Elle a préparé un sacré festin.

Gus me sort un grand sourire et tire sur mes nouveaux cheveux.

Gus:" T'as coupé tes dreads! Je le crois pas ça!"

J'évite de parler de Joyce et du bébé. On verra plus tard.