ATTRACTION CHAPITRE 226

 

Bill avait séché ses larmes, pas question de se laisser abattre pour un type qui en avait certainement rien à foutre de lui. Il reprit ses esprits relâchant la pression de ses bras autour du corps de Tom et se sentit mal d'avoir craqué autant, il détestait ça, détestait se sentir faible. Surtout maintenant, au moment où Tom avait besoin de se reposer sur lui, il ne pouvait pas se permettre ça. Alors il s'était rué hors du lit énervé après lui même, après ce timing merdique de Karma, après Dago. Il était hors de question de modifier quoi que ce soit à ses projets, à sa vie avec Tom.
Le dreadé l'observait en fronçant les sourcils, c'était tout le brun ça, se remettre vite, se remettre à tout prix de tout sans se soucier des blessures laissées grandes ouvertes.
 
Tom inquiet le rejoignit dans la salle de bain et l'enlaça tendrement alors qu'il s'attachait les cheveux. Il admirait leur reflet dans le miroir, admira ses grands yeux chocolats si décidés, si en colère, ceux de son ange qui se battait encore et toujours.
 
Tom d'une voix douce et l'aidant à réunir sa touffe en une queue de cheval:" Bébé, tu n'es pas.."
 
Bill se retourna vivement, il ne voulait pas entendre ça, ne voulait même pas envisager qu'une personne lui fasse entendre ça. C'était hors de question. Il posa ses mains sur le torse du dreadé et le poussa juste assez pour le faire reculer jusqu'à la douche.
 
Bill:" Je commande et là je ne veux pas en parler. Sache juste que je suis plus solide que ça, je ne m'effondrais pas à cause de lui Tom."
 
Tom hocha docilement la tête, Bill avait décidé, décidé de tenir debout comme toutes ces années où l'absence de son père l'avait meurtrie. Mais oui, Bill était plus fort que ça et Tom le savait suffisamment pour obéir gentiment.
 
...
 
Gus dormait encore à moitié, son nez plongeant dangereusement dans son bol, et ce fut trop tentant pour Sarah qui appuya sur sa tête, puis explosa de rire. Il avait poussé un petit cri assez effroyable et elle riait si fort...
 
Judith amusée:" Ce n'est pas très gentil, ça."
Sarah:" C'est un gros ours qui ne pense qu'à dormir à 11 heures du matin!"
Gus s'essuyant et quelque peu vexé:" C'est le Jetlag!"
Sarah pouffa:" Ouais c'est ça, quoi 2 heures de décalage et on te perd, pas résistant ça!, en caressant son ventre, mon pauvre petit, papa t'a donné de gênes d'ours grincheux!"
Gus:" Hey! Ne parle pas à mon bébé de moi comme ça!"
 
Gus colla son visage contre son ventre expliquant à l'être qui y grandissait à quel point son papa était génial, Judith était toute attendrie devant cette petite scène puis la tristesse remplaça l'amusement, elle n'aurait jamais ça avec Tom.
Elle préféra enfouir ses idées noires dans un coin de son cœur, il ne fallait pas qu'elle montre ce genre d'émotions à son fils trop fragile, pas maintenant en tout cas.
 
Alizée déboulant dans la cuisine comme une folle et tapant dans ses mains comme si elle venait de gagner le gros lot. Elle sautilla en saluant tout le monde, ses yeux brillaient d'une lueur inquiétante et...
 
Gus:" Qu'est ce qui t'arrive?
Alizée hurlant:"Justiiiiiiiin va venir à Niiiiicceeeee!"
 
Tout le monde se boucha les oreilles, sur que ceux qui dormaient encore dans la villa était réveillés à présent vu les  décibels qu'elle venait d'envoyer. Elle était survoltée et ne cessait de parler de ce Justin et ...
 
"Pitiééééééééé! Dites-moi que ce ringard ne va pas venir souiller notre belle cité!" lui lança son cousin en mettant une de ses mains sur sa bouche pour qu'elle se taise.
Gus appréciant:" Ca fait du bien quand ça s'arrête!"
Alizée se débattant:" Mfill, mfé moorch!"
 
Tom souriait heureux de cette bonne ambiance, Gus lavait attiré contre lui un peu brusquement pour le gratifier d'un gros câlin, Sarah lui fit caresser son ventre pour que ça lui porte bonheur et Alizée après avoir chatouillé Bill lui avait sauté dessus pour le serrer comme une malade.
Tom adorait cette attention, adorait que les gens lui montrent qu'ils l'aimaient. Ca le touchait, ça le faisait se sentir heureux. Bill le couvait de ses yeux amoureux, sentant surement son bonheur et ça le rendait encore plus heureux.
 
Alizée continuant à se coller au dreadé inhabituellement docile:" Dis Bill, où est tante Simone?"
Gabriel débarqua lui aussi complètement contrarié et laissant surement un énième message:" Rappelle moi, là je commence à sérieusement m'inquiéter!"
 
Bill grimaça, il aimait vraiment Gabriel, parce qu'il l'avait soutenu et fait des tonnes d'effort pour le comprendre et l'accepter, et de savoir que son traitre de père était en train de foutre ce bordel monstre dans sa vie lui déplaisait totalement. Il fixa Gab' une seconde et Tom écarquilla les yeux en touchant son bras et secouant la tête.
 
Bill le recalant plus dans les bras de sa cousine et fixant le petit ami de sa mère:" Oh si je vais lui dire! Je sais où est ma mère Gabriel et je vais te le dire mais avant je te conseille de t'asseoir!"
 
L'androgyne le fixait étrangement, très étrangement tout comme le comportement de Simone, elle était revenue dans la chambre sans un bruit, il avait cru tout bêtement qu'il aurait droit un de ces réveils magiques et tendres mais au lieu de ça....
Elle avait emporté quelques affaires et comme un courant d'air s'en était allé. Ca faisait plus de 2 heures et rien, aucune nouvelle. Il avait bloqué son weekend pour elle, parce qu'elle lui reprochait de trop travailler. Il avait même éteint son portable quitte à perdre des clients intéressants alors...
Il ne comprenait plus rien.
Et Bill, dans ses yeux passaient quelque chose d'inquiétant et d'intense, ce gamin était un être si étrange, captivant et envoutant qu'il était très difficile pour tout ceux qui croisaient sa route de juste passer, juste oublier...
Et là ses yeux étaient encore plus brillants d'un quelque chose qui le fit poser ses fesses sur la première chaise à sa portée.
 
Bill souffla un coup pour éviter que sa voix ne tremble, il ne put s'empêcher de se coller au flanc libre de Tom, ca le réconfortait, et quand le dreadé passa un bras autour de sa hanche, il se sentit la force de tout balancer. Gabriel méritait de savoir, il méritait d'avoir toutes les armes pour gagner à jamais le cœur de sa mère.
 
Bill:" Dago, mon père a débarqué en ville et ma mère est allée le rencontrer. Ce lâche nous a abandonné elle et moi il y a 16 ans de ça et il revient maintenant, maintenant que j'ai Tom, maintenant que toi tu es là aussi pour maman alors écoute moi Gabriel, je t'interdis de le laisser faire parce que même si elle l'aime toujours, il leva la main devant cet homme qui comptait contester cette information, tu ne vas pas le laisser gagner Gabriel! Promets-moi que tu vas te battre!"
 
Ses yeux l'imploraient si fort qu'il su que Bill ne mentait pas; Cet homme serait donc revenu pour lui dérober tout ce qu'il avait construit ici?
 
Gabriel tentant de relativiser:" Bill, 16 ans c'est très long et ta mère ne ressent plus.."
 
Gabriel cessa net devant les yeux ambrés par la colère de l'androgyne, une tempête intérieure se leva dans son regard. Il avait serré les poings et tremblait malgré la présence de Tom. Si Dago avait été devant lui, il l'aurait frappé et frappé encore jusqu'à le faire souffrir autant que lui les avait fait souffrir et il ne laisserait pas un carnage pareil se reproduire.
 
Bill d'une voix sombre:" Je suis désolé mais elle l'aime encore, elle l'aime autant qu'elle le hait Gab'."
Gabriel:" Bill, je ne laisserais pas ta mère à un autre, je l'aime tu sais."
 
Et le brun se détendit et lui sourit satisfait. Si il l'aimait il ferait tout pour ne pas laisser un centimètre de terrain à ce brésilien!
 
Alizée écoutait ça complètement sonnée par la nouvelle, Justin était passé en totale arrière plan, parce qu'elle savait pertinemment à quel point à cet abandon avait détruit son cousin:" Mais.. Bill.. ton père est là, vraiment là et tu.. merde quoi! Pourquoi maintenant? Qu'est ce qui lui prend de .. enfin maintenant ? Et tu ne veux pas le voir?"
Bill secoua la tête:" Pas maintenant, je ne peux pas, je supporterais pas Alizée. Il attendra que je sois prêt et puis.. il cherchait Tom, alors tu vois..."
Elle ouvrit grand la bouche et lâcha Tom pour l'étouffer contre elle et bas:" Je suis désolée Bill, si désolée."
 
Il accepta son câlin, ferma les yeux et se laissa bercer un moment par cette cousine qui avait toujours été son alliée malgré leurs moments difficiles.
 
...
 
Tom avait emporté son deuxième petit déj de la matinée dans le jardin malgré la fraicheur de l'automne mais il avait besoin de calme et de réfléchir. Tout allait trop vite dans leur vie, à Berlin les bagarres s'étaient enchainées à une allure qu'il avait délibérément maintenue, histoire d'avoir toujours quelque chose ou quelqu'un sur qui se défouler puis il savait encaisser les coups, la douleur physique, il avait toujours su gérer mais... ces émotions dévastatrices à la chaine, c'était juste insupportable.
Avec Bill, il nageait dans un océan déchainé, tout était décuplé par des milliards et des milliards et il espérait que ca se calme un jour. Même si il savait pertinemment qu'il était impossible pour lui de ressentir les choses normalement, avec Bill c'était le prix à payer et il sourit.
Ca lui plaisait au fond, parce que ça chassait tout le reste: Bill lui prenait tout comme il prenait tout à Bill, c'était comme ça. Avec  peu de chance, ils parviendraient à récupérer une petite part d'eux mêmes.
Il avala une gorgée de son café et grimaça, il était brulant. Il ferma les yeux et pensa à Grundel, vivement qu'il soit là bas avec son ange, loin de tout ces problèmes d'adultes trop compliqués.
 
Il posa son mug et mâchouilla un bout de crêpe que Judith avait cuisiné pour lui et sourit, elles étaient vraiment bonnes. Il gémit de bonheur et se maudit d'avoir oublié le Nutella. Mais un pot apparut comme par magie devant lui et tel un affamé se jeta dessus.
 
"Je m'inquiète pour toi, pour Bill, pour.. "
Tom:" Je sais Gus, moi aussi mais Bill veut quand même partir, on va faire un break loin de ce bordel et quand j'irais mieux on reviendra gérer Dago."
Gus scruta son ami et lui chipa une de ses crêpes, sa pile était carrément énorme:" Tom.. tu.. on se connait depuis si longtemps, depuis la primaire, et... merde! Ce truc est en toi, il fait parti de toi et je ne crois pas que Bill puisse changer ça."
Tom plongea dans les yeux inquiets de son ami:" Il effacera tout ça, tout ce qui me bouffe, t'as pas idée de ce que je ressens juste quand il est avec moi, c'est... dingue, tellement dingue tellement c'est fort et je crois en lui, je crois en nous. Ca me sauvera."
 
Gus lui sourit et rit alors que les yeux de Tom s'illuminèrent quand la crêpe couverte de Nutella s'engouffra dans sa bouche. Rien que de parler de son Bill le rendait heureux.
 
....
 
Il n'eu même pas le temps de prononcer son prénom que sa joue le brula furieusement. Sa tête avait fait un demi-tour impressionnant et alors que ses yeux furieux croisèrent ceux de son ex, il sentit une autre brulure de l'autre coté. Il poussa un cri car elle l'avait frappé encore plus fort, si fort que sa lèvre se mit à saigner.
Des rivières de  larmes couvraient ses joues, des larmes qui coulaient depuis 16 ans en silence dans son cœur.
 
Il tenta de saisir ses poignets mais elle hurla, hurla plus fort:" Ne me touche pas! Ne me touche surtout pas!"
 
Ses mains tentaient de le frapper encore mais Dago réussit à l'immobiliser contre lui et elle s'effondra totalement, tout en continuant à hurler. Seule la force de Dago lui permettait de se maintenir debout.
 
Simone d'une voix dure et méchante:" Tu n'aurais jamais du revenir, tu n'as plus ta place ici!"
Dago doucement:" Mon fils a failli mourir et je me suis rendu compte que je ne savais rien de lui, j'ai.... je alors que c'est surement la plus belle chose que j'ai dans ce monde."
 
Elle se dégagea brutalement, reculant le plus loin possible comme une bête traquée, ses yeux étaient fous:" Je t'interdis de t'approcher de lui ou de moi, il te hait Dago, il te hait parce que TU L'AS ABANDONNE!"
 
Il cru que son corps était en feu tellement la charge de haine qu'elle lui envoyait en pleine face était puissante, ses yeux n'étaient que flammes, il avait tellement pensé à ça, à sa vie, qu'est ce qu'il aurait pu lui offrir?
 
Dago criant à son tour:" C'était mieux pour vous! On me traquait parce que je dénonçais des faits dérangeants, on voulait me faire taire parce que je m'attaquais à des gens puissants! "
 
Simone trembla, elle savait tout ça, savait que la vie avec Dago aurait été dangereuse mais il était parti juste parti...
 
Simone hors d'elle:" Tu n'avais pas le droit de décider ça seul! Mais tu l'as fait et maintenant je ferais tout pour t'éloigner de mon fils!"
Dago s'énervant et se rapprochant un peu plus: "Il est le mien aussi!"
Simone:" Si tu crois qu'engrosser une femme suffit pour se proclamer père c'est que tu n'as rien compris!"
 
Il passa ses mains dans ses cheveux, il hallucinait, il ne l'avait pas juste engrossé comme une de ces filles stupides, il n'avait pas..
 
Dago:" Je t'aimais Simone."
 
Ces mots. Ces quatre putain de mots.
Ses jambes lâchèrent, son estomac se retournait désagréablement. Aimait. Elle cru entendre son cœur se briser à l'intérieur tellement elle souffrait. Elle n'aurait jamais du venir ici, il fallait qu'elle sorte, qu'elle parte loin.
Il s'approcha doucement, inquiet de son état, elle profita de la faible distance pour lui donner un coup de pied qu'il esquiva. A bout de forces, et puis ses bras..
16 ans qu'elle n'avait pas connu la chaleur de ses bras.
Il la souleva facilement, elle ne tentait même plus de se défendre: elle avait perdu, tout perdu. Puis il la déposa délicatement sur le canapé sans la quitter une seconde des yeux. Il lui servit un peu d'eau qu'elle avala mécaniquement.
Elle se sentit vide, si vide...
 
Dago ajouta: "Je t'aime toujours tu sais.."
 
Elle le fixa complètement étonnée, elle..il ne pouvait pas, il ne.... elle secoua la tête.
 
Simone tentant de garder la tête froide: "Pourquoi cherchais-tu son petit ami Tom?"
Dago:"Eh bien.. je.. ce Tom doit être dangereux alors même si il est amoureux de Bill, de savoir qu'il est capable de tuer c'est un peu inquiétant non?"
Simone secoua la tête:" Reste loin de nous."
 
Se sentant mieux, elle se leva, sortir d'ici devenait urgent pour sauvegarder sa sa santé mentale. Elle récupéra son sac mais Dago lui barra le passage.
 
Dago, elle sentit son corps s'emballer devant ses yeux sombres si vivants, si enflammés:" Si toi tu ne veux pas me voir , je respecte ça mais c'est à Bill de décider si..."
Simone refusa de baisser les yeux:" Ne me donne pas de leçons, tu vas rester combien de temps ici? 3 jours? Une semaine et après?"
 
Elle n'avait pas oublié ce que lui avait demandé son fils mais à quoi bon s'attacher à un père qui risquait de disparaitre juste après? Bill s 'était habitué à son absence, lui infliger une douleur pire serait juste.. elle ne pouvait pas prendre le risque.
 
Dago se calmant s'expliqua:" Je cherche un appartement et un journal de la ville m'a contacté pour un poste, je ne vais pas m'envoler et je finirais bien par le croiser alors.."
Simone y croyant à peine:" J'ai un message à te transmette de sa part: il viendra à ta rencontre dans quelques semaines mais si tu n'es plus là: ne reviens jamais, jamais, JAMAISSSSSSSSS!
Elle le fixa avec colère, avec toute la colère qu'avait ressenti son fils:" Ce sont ses propres mots."
 
Elle cru discerner du regret dans ses yeux sombres, est ce qu'il pouvait réellement regretter? Il était sous le choc de ces retrouvailles, son fils lui avait envoyé un message, ce message..
Il réalisa à quel point Bill devait être remonté contre lui.
Simone atteignit enfin la porte, il se retourna vite.
 
Dago:" Dis à mon fils que je l'aime!"
Simone sans se retourner:" Ça fait 16 ans que je lui répète mais il ne m'a jamais cru."
 
....