ATTRACTION CHAPITRE 236

 


Ils avaient discutés de longues heures avant que le soleil ne décline gentiment. Bill s'était à moitié étalé sur le corps du dreadé, sa tête calée dans son cou, il inspirait son odeur et le moindre souffle faisait frissonner la peau du blond et il adorait ça, adorait les doigts qui glissaient sous sa petite veste et se promenaient sur la peau de son ventre.
Ils se chuchotaient plein de confidences.
 
"Pourquoi tu n'aimes pas la campagne?"
"J'aime trop porter des trucs chers et fragiles pour ça.."
" Mais tu n'as pas toujours été riche... tu t'habillais comment avant?"
"Oh... je modifiais des fringues trop banales, je te montrerais si tu veux, j'ai des trucs assez délirants, je suis assez créatif."
 
Tom embrassa le haut de sa nuque, un faucon fila au dessus d'eux et Bill se colla un peu plus à son petit ami plein de chaleur alors que la température baissait un peu trop pour son corps fin.
 
"Je ne crois pas que ce soit la bonne raison."
"Mum, Bill joua avec le bout d'une dread essayant de bien choisir ses mots,  je suis trop habitué à la ville avec les boutiques, les bars, les boites, les gens tu vois, la campagne c'est juste la mort pour moi."
"Et tu t'ennuies avec moi?" s'inquiéta le dreadé en réalisant à quel point Bill détestait les coins trop calmes.
"Je m'ennuie jamais avec toi sinon je n'aurais jamais accepté. Ma mère a essayé de m'y trainer quelques fois mais..."
 
Tom sourit, Bill l'avait suivi ici malgré tout.
 
"Alors je pourrais vraiment te demander n'importe quoi?"
"Je crois que je suis définitivement et irrémédiablement contaminé par toi." Avoua Bill en enfouissant son visage évitant ainsi les yeux amusés et touchés du dreadé.
"Je t'aime aussi bébé."
 
Un immense sourire étira les lèvres du brun alors que Tom ouvrait son immense sweat, il passa les pans au dessus de leur deux corps et le referma. Bill soupira de bien être, il n'avait plus froid.
 
Les rues du village s'étaient lentement dépeuplées sans que le moindre cri, ou la moindre voiture ne vienne déranger son endormissement. Il était18 heures passées et personne à l'horizon pour les ramener et de se taper les 15 kilomètres à pied était inenvisageable dans l'esprit contrarié du brun. Mais Tom ne semblait pas s'en soucier, il marchait sans inquiétude en tenant son petit ami par la main.
Cette conversation lui avait fait beaucoup de bien, de pouvoir compter sur Bill à ce point là le rassurait assez pour ne pas juste s'enfermer seul avec tout ça.
Il releva un peu les yeux alors que Bill s 'arrêtait net scrutant les rues justement trop vides.
 
Bill tout en fronçant son nez:" Okay... ils sont tous couchés?"
 
Leurs pas les avaient conduit la grande place mais l'androgyne tout à fait ignorant les habitudes campagnardes était franchement perdu face à ce .. désert. Il croisa ses bras sur sa poitrine, il s'était toujours débrouillé et ne voulait pas pleurer auprès de Grundel alors qu'ils avaient affirmés trouver eux même un moyen de rentrer au bercail. Il grogna se dirigeant d'un pas rapide vers le petit parking et bondit en souriant de joie, la voiture de Grundel était encore là.
 
Bill farfouilla dans ses poches et tendit son téléphone à Tom:" Bien, je suppose que tu peux l'appeler et tu peux le garder pour appeler Gus après si tu veux."
Tom hésitant:" Et mes messages?"
 
Ses messages: Bill avait de réelles difficultés à jauger si il était bon pour Tom qu'il les écoute, surtout celui de Sacha qui avait tenu un listing, des morts, des blessés et des gars arrêtés et même si le blond  lui avait affirmé que tout lui revenait, elle était comme en recherche d'une approbation supplémentaire. Mais voilà...
De un Tom voulait décrocher de cette merde et de deux Bill avait comme une mauvaise sensation, si Tom écoutait, Tom retomberait inexorablement..
 
Bill fixa son petit  ami en soufflant:" Ne les écoute pas, je ne crois pas que.. si tu me fais confiance, ne les écoute pas. Je te les sauvegarde tous et tu pourras toujours les entendre plus tard."
Tom hocha la tête en saisissant l'objet:" Tu sais bien que tu es la personne en qui j'ai plus confiance bébé, même plus qu'en moi-même ces temps ci."
 
Sa voix avait été calme, et malgré tout Bill fut surpris qu'il n'essaie pas de négocier. Non au lieu de ça Tom capitulait complètement: parce que même s 'ils s'étaient mis d'accord, il y avait des différences entre les paroles et la pratique. Bill s 'approcha et le serra contre lui, Tom laissa sa tête s'échouer sur son épaule dans les doux cheveux de Bill, c'était si réconfortant.
 
Tom se sentant un peu plus fort:" Merci de faire tout ça."
Bill se dégagea et posa son front sur celui de Tom:" Tu es ma vie Tommy alors je le referais encore et encore et même plus sans hésiter. Je sacrifierais absolument tout pour toi."
 
Et Tom su que Bill ne lui mentait pas alors que leurs lèvres se joignaient.
 
...
 
Grundel dinait en assez nombreuse compagnie dans un restaurant traditionnel. On leur fit de la place et leur apporta deux assiettes bien garnies, bien entendu Judith et Line faisaient partie de la tablée et la jeune fille racontait tellement de choses sans s'assécher, est ce qu'un jour la science résoudrait ce mystère ? Bill profita qu'elle distrayait tout le monde pour se servir un grand verre de vin qu'il avala goulument en fermant les yeux. Il apprécia la chaleur de l'alcool qui se répandait à travers ses veines.
 
"Eh bien jeune homme, il faut y aller doucement avec les bonnes choses!" fit remarquer l'homme en face de lui.
 
Un retraité, un jeune retraité pensa Bill qui ferait mieux de s'occuper de son look affreux.
 
Bill:" J'aime trop les sensations fortes pour me limiter."
L'homme:" Dans ce cas, pourquoi ne nous accompagnerais-tu pas à la battue de sanglier?"
 
Bill fit une drôle de tête, quelque chose entre la stupéfaction, la curiosité, la peur, le dégout de faire souffrir un animal et l'excitation. Et ce mélange d'émotions le laissa juste sans voix. Mais Grundel non loin de là afficha un grand sourire amusé, son ami avait toujours un humour spécial quelque peu inaccessible pour ceux qui ne le connaissaient pas.
Mais l'une des convives, imagina son fils aux yeux si noirs, un noir d'encre ou ne survivait aucune étincelle d'humanité tenant un fusil de chasse et un tas de sangliers ensanglantés à ses pieds et toussa. Judith ne voulait plus jamais que son fils n'approche une arme!
 
Grundel venant à leur rescousse:" Harry, ils ne sont même pas majeurs et ne possèdent aucun permis, ne vas pas me les transformer en malade de la gâchette!"
Le regard de Tom devint fuyant alors que le sourire de Bill se crispa un peu:" Je risquerais de me tirer une balle dans le pied en plus!"
 
L'androgyne se souvenait très bien de la sensation de l'arme à feu massive, bien sur il ne l'avait tenu même pas une minute et visait Arkady mais cette sensation de puissance avait quelque chose de grisant et il savait que la chasse n'était rien d'autre qu'un défouloir un peu malsain.
 
Bill bas à son petit ami: "Pas si tranquille que ça la campagne!"
 
Mais Line rebondit sur ce sujet et dévia sur ces nouveaux chemins étudiés pour les randonnées à travers les belles forêts qui les entouraient, Bill la bénit à ce moment là!
Et même si elle envoyait un peut trop de regards  et de sourires à son petit ami, pour une raison inconnue Bill aimait qu'elle parle des gens d'ici, à vrai dire il ne s'en lassait pas.
 
Line:" Maria a même pensé à lancer une pétition pour réparer le ponton au niveau de la rivière, vous savez que depuis l'affaissement du chemin, il y a toute une partie qui est devenue complètement inaccessible et même instable. Il faudrait impérativement effectuer quelques travaux car nous sommes privés de toute la hauteur, dire que c'est l'un des plus beaux points de vue de notre région, je pense que toutes les communes devraient participer et que beaucoup de personnes en profiteraient."
Tom vidant à son tour un peu la bouteille de vin:" Où est son bouton stop!"
Bill complètement intéressé par le dit endroit inaccessible bas à Tom:" Tu pourrais m'emmener sur ce sommet?"
Tom retrouvait bien là son androgyne:" Je sais où c'est mais je n'y suis pas retourné depuis ce fâcheux incident."
 
Bill hocha la tête alors que Line paraissait catastrophée en relatant l'aventure malencontreuse d'un certain Howard qui s'était cassé une jambe en tentant de grimper là haut par des chemins détournés.
 
Tom:" Il faudra prévoir un peu de matériel, pas question que tu te casses une jambe!"
 
...
 
20 heures sonnèrent.
Les lumières se tamisèrent un peu et d'une voix enjouée le propriétaire des lieux décréta le début de  la soirée karaoké. C'était la coutume du dimanche soir et peu importait de chanter juste ou faux, ici on s'amusait entre amis. Les moqueries n'étaient pas les bienvenues.
Et le fameux Harry se hâta sur le podium, la musique entrainante d'un vieux tube allemand envahit la salle en clameur. Et la voix gaie et énergique d'Harry entama gaiement le premier couplet en faisant de grands signes pour inviter la salle à chanter avec lui : l'alcool devait être le coupable.
Bill écarquilla les yeux tellement l'homme chantait faux et le pire était que personne ne semblait l'entendre, ils étaient tous à l'encourager, et plus ils l'encourageaient et plus sa voix montait dans des notes horribles.
 
Bill se sentant agressé:" Gott! Tommy, ils ne vont pas faire ça longtemps j'espère?"
Tom ne pu s'empêcher de sourire, Bill était un perfectionniste et il avait cette sorte de don pour chanter absolument juste et ça c'était juste quelque chose d'affreux pour lui:" J'ai bien peur que si bébé."
 
Judith lui envoya un sourire compatissant, elle n'appréciait pas plus que lui apparemment. Harry osa même quelques pas chorégraphiés sous les encouragements d'un public enthousiaste devant la grande prestation. C'était juste impossible pour Bill de survivre à ça. Il avala donc un autre verre de vin pour le supporter.
Il souffla de soulagement alors que l'homme rendait le micro et ce fut au tour de Line de se lever, encore plus motivée que le candidat précédent.
 
On lui cala le titre demandé, ici pas de longue file d'attente. Bill reconnut les premières note de My All de Mariah Carey et d'un coup quelque chose changea, elle se tenait face à eux sur ce podium avec une voix vraiment pas mal dans sa petite robe bleue sans prétention: Bill la trouvait même assez mignonne, sauf qu'elle avait ses yeux tout aussi bleus que sa robe rivés dans ceux de Tom qui se ratatina dans son siège. Ces mots d'amour destinés à son petit ami étaient plus que déplacés. Elle n'aurait pu utiliser pire moyen pour déclencher la jalousie féline de l'androgyne.
 
Bill énervé et se retenant pour ne pas hurler siffla entre ses dents:" Elle nous fait quoi là?"
Tom inquiet que les reproches ne lui retombent dessus:" Je te jure que j'y suis pour rien, elle craque juste sur moi.."
 
Bill se décrispa, elle ne pourrait pas gagner à ce jeu là. Grundel était mal à l'aise que la jeune fille ose draguer ouvertement Tom sous les yeux de Bill et Judith restait comme imperturbable.
 
Tom se remettant du truc:" Mais c'est vrai qu'elle abuse."
Judith sentant son fils un peu déçu:" Tom, Line est amoureuse de toi depuis qu'elle t'a vu pour la première fois et elle ne connait que l'ancien Tom..."
Ce qui signifiait qu'elle était persuadée de son infidélité:" Et bien je crois que je vais lui expliquer ça plus clairement alors."
Bill serra un peu sa cuisse sous la table pour le calmer:" Laisse la moi."
 
Tom haussa les épaules, Line avait défié Bill, Line se démerderait avec Bill.
Les dernières notes s'élevèrent dans la salle alors qu'on l'applaudissait chaleureusement, apparemment le karaoké était son truc. Apparemment c'était son moment de gloire, Bill ignorait quelle importance ce rôle représentait pour la jeune fille mais il s'en foutait parce qu'elle voulait Tom et l'affichait clairement!
 
Line toute heureuse et à Tom:" Tu as aimé?"
Tom hésitait car il ne pouvait pas lui répondre vraiment non mais s'il ne le faisait pas, Bill le tuerait surement, il opta pour:" C'était pas mal, je savais pas que tu chantais."
 
Il osa un regard à côté de lui, espérant que Bill ne serait pas furax, sauf que Bill n'était plus là. Et un autre morceau débuta laissant apparaitre le brun sur la scène, Bill et son micro et ses yeux maquillés, Bill et son charisme affolant qui captiva Tom et tout les autres. Comme s'il était né pour ça.
Les rifts de la guitare résonnèrent, la batterie suivit et Tom sourit: il adorait ce morceau.
Without you I'm nothing.
 
Sa voix puissante s'éleva dans la salle et tout le monde se tut. Ils étaient tous si fascinés. La magie opérait et le temps fut suspendu aux lèvres du chanteur. Les mots coulaient hors de l'androgyne et s'écrasaient sans remords dans le cœur de Tom qui cessa de respirer quand Bill rouvrit ses yeux sombres pour les planter dans les siens: le reste du monde s'évapora car en ce moment Bill existait uniquement pour lui.
Bill balançait une telle décharge émotionnelle dans chacune des paroles que son ventre se tordit. Parce qu'il ressentait chacune de ces paroles signifiant tout ce qu'ils étaient.
Le solo guitare amorça la fin de la chanson mais personne n'osait interrompre quoi que ce soit par un cri ou un applaudissement prématuré, ils en étaient juste incapables, car personne ne voulait briser ce truc spécial qui avait envahit tout le restaurant, ce truc que leur envoyait Bill.
Et puis... le son ne devint plus qu'un souffle et ce souffle tout le monde y restait suspendu.
 
"Parce que je ne suis rien sans toi Tom."
 
Le dreadé fut en une fraction de seconde devant la petite scène et le rattrapa dans ses bras quand il bondit du podium. Ses lèvres happèrent celles de Bill toutes aussi enflammées. Bill entoura la taille de Tom avec ses jambes alors que le baiser devenait chaud et interminable, quelques cris et la remarque du proprio les firent cesser:  il était clair que Line n'aurait jamais la moindre ridicule petite chance.
 
Line quand même bonne joueuse alors que les amoureux tentaient de regagner leur place :" Je suppose que je ne peux pas lutter."
 
Sauf que les gens ne cessèrent d'applaudir et d'en réclamer encore et encore. Bill sourit, offrit un smack à Tom et remonta sur le podium et une chanson allemande à la mode fut lancée. Tom regretta de ne pas avoir sa guitare avec lui.
 
Tom les yeux complètement rivés sur son beau brun:" Tu ne pourras jamais gagner contre Bill à ce jeu là."
 
...
 
Elle se retrouva au pied de cet immeuble dans le sud de la ville, ce n'était ni un quartier huppé, ni un quartier malfamé et tagué de partout. Juste un quartier normal avec des gens normaux, et des commerces de proximité qui ne se faisaient visiblement pas attaquer chaque nouveau matin. Elle avait enfilé une tenue simple: un jean et une veste noire, évitant des vêtements trop courts qui lui attireraient forcément...
 
"Hey mademoiselle?, le gars marcha à ses cotés, vous êtes si charmante."
 
Léa se crispa, se faire à nouveau toucher par de sales types la répugnait, ses yeux bleus aciers dévisagèrent l'homme, elle ne voulait tellement pas revivre ça. Ne voulait plus se sentir si faible. Le gars sourit surement motivé par l'attention de la belle. Léa sentant le danger accéléra le pas tentant de le semer, sauf qu'il avait de plus grandes jambes qu'elle.
Il insistait en lui demandant son numéro.
 
Léa énervée:" Je n'ai pas de numéro okay."
Gars:" Faut pas être méchante comme ça, moi je suis correct avec toi!"
 
Comment pouvait-elle s'en débarrasser? Elle reconnut l'immeuble de Kais et y couru, appuya comme une folle sur l'interphone.
 
"Oui?"
 
Le mec se rapprochait dangereusement avec cette lueur inquiétante d'un mâle en chasse, Bill avait beau lui expliquer qu'ils abandonnaient vite l'affaire quand on les jetait énergiquement mais elle n'était pas en état de se battre encore.
 
"C'est Léa ouvre!"
 
Un bip, elle ouvrit la porte et tenta de la refermer rapidement sauf que le mec en question la bloqua et pénétra à l'intérieur, aucun ascenseur n'était là et elle n'avait aucune foutue chance dans l'escalier, ne se souvenait même plus à quel étage habitait Kais! Elle n'était venu qu'une fois ici auparavant et accompagnée.
 
Léa devenant hystérique:" Mais fous moi la paix merde!"
Le mec leva ses mains en l'air comme s'il était inoffensif:" Faut pas se promener toutes seule dans les rues sans ton frère ou ton père ma belle, je veux juste.."
 
Elle avait appuyé sur le bouton mais l'ascenseur était si lent à venir, et le type qui se rapprochait de plus en plus.... Elle savait qu'elle hurlerait comme une malade si il la touchait.
Mais par chance les portes  s'ouvrirent enfin sauf que ça ne suffirait pas car ce type ne semblait pas vouloir lui laisser la cabine pour elle seule. Une main poussa le gars loin de la blonde vénitienne.
 
"Marco, je crois que cette fois t'as déconné grave!"
 
Le dit Marco blanchit malgré son teint halé: personne ici n'ignorait que Kais faisait partie de ce gang de malades. L'ascenseur démarra enfin et Léa souffla un bon coup..
 
Kais aussi surpris qu'inquiet:" Tu... ca va?"
Léa:" Ouais ouais... merci."
 
...
 
Il était seul, ses parents travaillaient et il souffrait encore de ses blessures, puis l'interphone, sa voix. Il était descendu sans prendre le temps de la réflexion. Léa était chez lui comme un rêve impossible.
 
Kais:" Tu veux quelque chose  à boire?"
 
La télé tournait sur des clips hip hops et sur la table quelques cours trainaient, surement des cours en retard, ce qui était un bon signe. Ses yeux analysaient l'endroit et furent attirés par une photo, une photo de famille où ils étaient quatre. Son grand frère lui ressemblait tant. Sa gorge se noua, elle n'avait encore perdu personne.
 
Léa:" Un coca s'il te plait."
 
Il lui ramena une canette bien fraiche et un verre, il ignorait la raison de sa présence, était-elle là pour mettre fin une bonne fois pour toutes à leur relation?
 
Léa sentant ses questions silencieuses:" Je dors à peine, je n'arrête pas de voir leurs visages et je.. Andy ne peut pas comprendre, même Bill... il c'est comme si il pouvait juste oublier ça comme on passe un bon coup de balais. Moi je les imagine revenir, je.. c'est juste horrible!"
Une lueur de tristesse s'imprima dans les prunelles sombres du brun:" Léa.. ils ne reviendront pas, ils sont tous morts."
Léa:" Pas tous, il en reste quelques uns et je... si.."
 
Elle n'avait pas tort, mais il aurait préféré qu'elle l'ignore. Sacha traquait ceux qui se planquaient mais ce n'était pas évident vu leur  instinct de survie assez vivace. Ils fuyaient désespérément, pas tant Sacha.. mais ce blond qui avait massacré Arkady.
 
Kais:" Il y en a quelques uns qui fuient, Léa, ils sont tous mort de trouille que Tom leur mette la main dessus. Ils ne prendront jamais le risque de se montrer, pas ici en tout cas. Et puis Sacha essaie de les débusquer."
Léa avala son coca pétillant, rien que le prénom de dreadé la calmait:" Je n'arrive pas à comprendre, Tom a notre âge, je veux dire, comment c'est possible?"
Kais pensif:" Je crois qu'il ne le comprend pas lui-même."
 
Elle se posa sur le sofa, et zappa. Elle s'intéressa à une chaine d'infos locale. Ils avaient retrouvés un corps de jeune homme mais pas d'images. Un lycéen de 18 ans qui était sorti avec quelques amis. Aucun suspect en vue... Violé puis tué. En tout cas c'est ce qu'affirmait cette femme impeccablement maquillée à l'écran.
 
Léa:" Comment est ce qu'on peut commettre de telles atrocités!"
 
Kais n'était pas certain.. parlait-elle de Tom? De lui ou d'Arkady, peut-être d'eux tous. Elle zappa à nouveau alors qu'un épisode d'une série qu'elle appréciait commençait.
 
Léa:" Tu regardes avec moi?"
 
Kais hocha la tête, elle avait juste eu besoin d'être rassurée.
 
...