ATTRACTION CHAPITRE 252

 

Il y a des choses en moi que je cache à tout le monde, car le monde juge injustement sans faire un pas vers toi, sans même une once de compréhension.
Certains mots, certaines idées sont interprétées par leurs esprits font devenir leurs yeux noirs et leurs gestes violents.
Alors je me cache, je me tais et souris comme si j'étais ce qu'ils croyaient.
Alors qu'au fond, tout au fond, je griffe les parois de cette prison imaginaire,
Seul le soir dans mon lit, j'imagine un autre monde, j'imagine qu'ils m'aimeraient quand même, j'imagine leurs bras ouverts et leurs mots chaleureux.
J'imagine cette vie pleine d'amour et je pleure.
 
Pas un ami autour de moi.
Pas une personne sur qui compter, pour qui je compte vraiment.
 
Je me sens si seul.
 
Alien
 
....
 
Andréas était absorbé devant son écran sur le blog de son nouvel ami virtuel. Il n'arrivait pas à se décider : Bill et lui ne s'étaient jamais cachés...
Mais ils avaient été deux au début puis Léa et Georg les avaient acceptés et étaient devenus des piliers dans leurs vies.
Andy soupira, il n'était plus un gamin de 12 ans et savait que survivre seul dans ce monde était dur, très dur et puis faire semblant pour être accepté, était-ce vraiment tricher?
Son esprit était réellement torturé, il devait répondre quelque chose mais quoi? Rien ne lui venait et Célestin l'attendait surement déjà devant la mairie.
Andy ricana.
 
"Ce bolosse croit surement qu'on va se marier! Bordel!"
 
Et il explosa de rires en imaginant le garçon rêvasser devant la mairie.
 
...
 
Dago enquêtait sur des braquages: le rédacteur en chef manquant cruellement de volontaires pour se lancer dans ce milieu afin d'enquêter sérieusement alors Dago n'avait pas refusé, il ne crachait pas sur un peu d'action contrairement à ses collègues. Un gang sévissait sur les grandes villes de la Côte  depuis environ 2 mois. 2 longs mois que les services de polices s'acharnaient sur ces criminels et son instinct lu soufflait que le gibier était gros et dangereux, très dangereux. Un commerçant sur Marseille avait accepté d'être interviewé. Faire de la route ne le dérangeait pas et ce changement de décor réveillait son adrénaline.
Arrivé sur place, il en profita pour visiter le vieux port et prendre quelques photos,  et appela son contact: un lieutenant de la police qui devait lui filer deux trois infos. Mais pas au téléphone. Ce gars avait quelques dettes à payer envers des amis à lui et ces infos seraient loin de les couvrir...
 
Alors, Dago installé à la terrasse d'un restaurant réputé, attendait ce policier tout en dégustant  la bouillabaisse locale et autant dire qu'il se régalait: il gémissait de bonheur à chaque bouchée. Il ferma les yeux deux secondes pour mieux profiter de la saveur et..
 
"Lieutenant Paverni ?"
"Mr Ribera, je vois que notre nourriture vous plait bien!" chanta l'homme avec un petit accent peut-être italien ou corse.
"Oui, j'aime les bonnes choses."
 
Paverni commanda la même chose et le détailla, il s'était renseigné sur l'homme avant de le faire venir et quelque chose peut être dans ses yeux ou sa posture le dérangeait profondément.
 
"Pourquoi changer si radicalement de domaine? Vous étiez plus dans l'écologie, la défense de la nature et vous voilà sur des cambriolages?"
"Il faut bien vivre lieutenant et puis ce n'est qu'un article qui n'affecte en rien mes convictions et puis mon instinct me souffle que cette histoire est plus que de simples cambriolages. Mais vous le savez déjà, non?"
 
Les sourcils du Lieutenant se froncèrent, soit Dago bluffait, soit il savait que la mafia était liée de près ou de loin à ce merdier. Il évalua longuement le brésilien trop détendu pour une conversation si sérieuse, car un flic ne plaisante pas avec les mafieux. Dago affichait un sourire énervant tout en engouffrant une nouvelle bouchée de son plat, ce sourire signifiait clairement qu'il était au courant.
 
"Écoutez, nous n'avons pas besoin que des civils fourrent leur nez là dedans car nous n'avons ni le temps ni les moyens d'assurer votre sécurité. Restez en dehors de ça."
"Oh mais je ne demande pas mieux, donnez moi juste une info ou deux pour mon article et je vous promets de rester hors de vos radars." Proposa Dago d'une voix tranquille.
 
Le policier grogna alors que le serveur apportait son plat, il pouvait lâcher un truc ou deux sans importance, ouais rien de compromettant.
 
"Les 3 bijouteries qui ont été attaquées dans la région appartiennent plus ou moins à la même famille, apparemment quelqu'un ne veut pas d'eux ici."
 
Le sourire de Dago s'agrandit, il passa sa main dans ses cheveux, les décoiffant un peu plus, est ce que Paverni pensait se débarrasser de lui avec un indice si évident?
 
"Je sais que la famille Costa s'est faite des ennemis depuis l'incident d'il y a quelques mois. Je sais aussi qu'à la suite de cet incident elle a refusé d'indemniser la femme de ce criminel et je sens une guerre éclatée Lieutenant, et je pense qu'un titre de ce genre atti.."
"N'abusez pas de ma patience Ribera!" gronda le Lieutenant.
"Donnez moi quelque chose et je me tais."
 
Le lieutenant s'affaissa dans son fauteuil, il détestait les fouines de ce genre, les fouines malines et entêtées, mais valait mieux lâcher un petit indice que de laisser un article de ce genre paraitre.
 
"Très bien...mais pas un mot sur ce règlement de compte.
"Vous avez ma parole, si l'info est assez solide et je vous offre le repas en prime."
 
Le policier hocha la tête et expliqua:" On a retrouvé les malfaiteurs qui ont attaquées les 3 commerçants et pour le moment il n'y aucun lien, ils ont du les payer en liquide mais ce qui est étrange, ce sont des gamins avec un scooter en mauvais état et la somme était ridicule. Et la marchandise a été abandonnée alors qu'une voiture de nos services les pourchassait, n'importe qui aurait tenté de s'enfuir avec le butin. Ils n'ont pas un comportement typique ce qui porte à croire que leurs véritables intentions sont encore un point à éclaircir."
 
Dago avait bien noté toutes ces infos, il les relu attentivement satisfait, il réfléchirait plus tard à quelques hypothèses intéressantes.
 
....
 
Il soupira en se regardant une fois de plus dans le miroir, il avait un seul jean et il était comment dire un peu usé, trop long, et ... il grimaça, il avait enfilé une longue chemise blanche emprunté a son paternel qui cachait un peu le fait que ses fesses étaient loin de remplir le pantalon...
Il tenta de se coiffer autrement mais rien n'y faisait: cette affreuse coupe au bol le poursuivrait... il soupira, espérant que le blond platine ne le jugerait pas sur de si futiles détails.
 
Il relu pour la centième fois le sms reçu la veille: il devrait se rendre sur la place de la mairie à 14 heures précises, à 4 arrêts de chez lui, ce qui lui laissait une demi heure. Il souffla un dernier coup avant de descendre les escaliers doucement avec son sac à dos.
 
"Maman je vais m'inscrire à la bibliothèque." L'avertit Célestin en priant pour qu'elle ne lui fasse aucune remarque.
 
Madame Lartigue apparut dans le hall d'entrée détaillant son fils d'un air sévère.
 
"Dans cette tenue! Regarde moi ça, ta chemise est toute débraillée et ce pantalon bien trop large, tu ne pouvais pas t'habiller correctement? "
"Maman, si je loupe le bus, je devrais attendre une demi heure?" tenta-t-il
"File mais à ton retour, tu me donneras ce pantalon , je le retoucherais."
" A ce soir!" répondit Célestin en déguerpissant.
"Sois à l'heure pour le diner!"
 
...
 
Leurs ventres étaient bien remplis et aujourd'hui était leur dernier après midi tranquille. Bill était installé sur un tas de paille un peu en hauteur d'où il pouvait surveiller la truie: il aurait vraiment adoré voir les petits.
 
"Quand va-t-elle accoucher Tommy?" pleurnicha l'androgyne.
 
Tom escalada les quelques marches pour rejoindre son petit ami et sourit devant sa bouille toute contrariée pleine de charme. Il lui vola un baiser et Bill s'enroula complètement à lui. Le temps dans la campagne allemande n'était pas aussi doux que sur la cote d'Azur et Bill avait la mauvaise habitude de ne pas assez se couvrir.
 
"Tes mains sont gelées!" le gronda Tom
"Mum.. réchauffe les, réchauffe moi en entier!" proposa le brun sur un ton joueur.
 
Le corps de Tom le domina totalement et ses mains disparurent dans les immenses poches d'un de ses baggys usés enfilé pour l'occasion. Bill lui souriait, leurs nez se frôlaient gentiment et leurs yeux brillaient comme des diamants.
 
"Dis Tommy, ça ira demain?" demanda Bill d'une voix prudente.
 
Parce que demain, Simone et Gabriel seraient là pour les ramener et c'était en quelque sorte les dernières heures de tranquillité ici. Tom plongea dans ce regard chocolat empli de passion et d'amour, et même si le retour serait difficile, il savait qu'il tiendrait grâce à cet amour.
 
"Ca ira Bill grâce à toi." Souffla Tom avant de l'embrasser à nouveau plus chaudement.
 
Leurs mains se baladaient sur la peau de l'autre, oubliant le peu de degrés qui régnait dans la porcherie, leurs souffles se transformaient en gémissements et leurs bassins se frottaient allègrement l'un contre l'autre, faisant tourne leur tête, la tête d'un Tom qui en voulait tellement plus.
Il mordillait gentiment l'oreille de son ange.
 
"Laisse moi juste.." commença Tom en donnant un grand coup de rien contre l'entrejambe de Bill.
"MuM..nan..pas..han.."
 
...
 
La veille
 
" Mes parents vont me tuer, mon grand frère va me tuer, c'est n'importe quoi ..on devrait juste faire demi tour?" proposa Chanel.
 
Tout avait été très vite après le fameux coup de fil et Chanel n'avait pas eu le temps de réfléchir que sa meilleure amie donnait l'adresse à Justin et que 10 minutes plus tard elles roulaient dans une voiture de luxe en direction d'un hôtel de luxe où ne star les attendait. Sauf qu'elles étaient mineures et avaient filés en douce comme des voleuses.
 
"Ton cousin va te tuer et me tuer aussi, ta tante va te tuer.." continuait Chanel stressée comme jamais tandis qu'Alizée se comportait comme une droguée planant dans un monde merveilleux.
 
Ses yeux brillaient trop forts et aucun de ses membres ne se tenaient tranquilles plus de 3 secondes, elle s'imaginait déjà en face de son idole et il semblait à Chanel que sa température corporelle grimpait dangereusement.
 
"C'est un mec de 18 ans qui fait venir deux nanas au milieu de la nuit alors tu t'attends à quoi exactement? Chuchota Chanel assez bas pour que le chauffeur ne les entende pas.
"Han tu crois que..qu'il veut qu'on..ho... " réalisa la brune qui sourit gentiment à son amie au bord de la syncope.
"Ce sera pas si mal pour une première, je veux dire ce serait même plutôt génial..."
 
Chanel eu envie de fondre en larmes: c'était foutu, aucune chance de la faire changer d'avis. Et plus Alizée imaginait et plus elle aimait le scénario, ce mec était beau, sexy, riche et Gott! Elle l'adorait alors au diable Edak pour une nuit, et puis il ne pouvait pas y avoir tromperie quand il s'agissait de son fantasme,  ca ne comptait pas de la même façon.
 
"Okay mais je te préviens que je te laisserais seule avec et qu'il a intérêt à me payer un taxi, je ne passe pas la nuit là bas! T'es vraiment inconsciente!" s'énerva Chanel.
 
Elle détestait l'idée d'abandonner son amie mais que pouvait-elle bien faire sans s'attirer des punitions titanesques ou pire ... que Justin se retrouve dans un commissariat pour détournement de mineurs: Alizée ne lui pardonnerait jamais ça.
La voiture ralentit et se gara dans un parking souterrain où quelques filles étaient attroupées. Elles hurlèrent, pleurèrent,  frappèrent les vitres.
 
"C'est du délire total!" souffla Chanel alors qu'on les escortait vers un ascendeur sous les cris hystériques des fans jalouses.
"Arrête merde! T'es vraiment parano, il va rien nous faire!"
 
Ils rejoignirent le dernier étage, celui des plus grandes suites.  La sécurité leur demanda leurs sacs puis on  les fouilla minutieusement par pure précaution, Chanel fût vraiment réticente à continuer plus loin sans son téléphone mais malgré sa menace elle s'en voudrait sa vie entière s'il arrivait quelque chose à son amie.
Et c'est en maudissant le sort qu'elle suivit Alizée qui sautillait gaiment devant elle.
 
...
 
"Qu'est ce que tu fous là?"
"Tu croyais vraiment que j'allais te laisser martyriser ce pauvre garçon toutes ces heures et pour info  Léa nous rejoint là bas, il lui faut un costume aussi!" balança Kais qui venait d'apparaitre comme par magie devant sa porte.
"Mais.." tenta l'androgyne contrarié dans ses plans.
"Bouge ton cul le bus arrive là!" ordonna le brun en tirant son ami vers l'arrêt alors que sa mère se moquait bien de lui.
 
Il avait un peu d'avance et  tentait de maitriser sa nervosité mais voilà: ce blond platine lui plaisait terriblement et il savait d'avance qu'il serait ridicule alors impossible de se détendre même un tout petit peu. Il ne fit pas attention, pas tout de suite en tout cas à la blonde vénitienne qui attendait à quelques mètres de lui. Son slim foncé et son petit pull vert accompagné d'une veste noire et de ballerines la rendaient juste incroyable. Sur une autre fille ça aurait banale mais sur elle c'était beau . Ses cheveux lâchés sur ses épaules faisaient encore plus ressortir ses yeux verts qui vous captivaient en une milliseconde.
Il la remarqua seulement quand un garçon l'accosta poliment, garçon qu'elle refoula avec un sourire.
 
"Elle doit tous les faire tomber, pas comme moi." pensa Célestin en l'admirant car même gay, il savait reconnaitre les belles filles.
 
Un bus se stoppa en face alors qu'un autre gars plus lourdingue s'approchait de la belle sauf que..
 
"Elle est déjà prise mec!" lâcha Kais assez fermement récupérant Léa contre lui..
 
Le mec n'insista pas, Célestin reconnut Kais et Andréas et son cœur accéléra un peu plus.
 
"Il faudrait que j'apprenne à me défendre, je vais pas toujours attendre que toi ou Bill veniez me secourir, ou même Tom,  et en plus je déteste ça être je ne sais pas." Se plaignit-elle.
"Tu te fais draguer par de beaux mâles et tu pleures, le monde à l'envers!" contra Andy unpeu frustré de ne pas trouver de mecs baisables ces derniers jours.
"Fais pas attention, il est en manque." Expliqua Kais moqueur.
 
Il se reçut un coup de pied assez minable qui fit rire le petit groupe puis Kais se tourna un peu et fit signe à Célestin de les rejoindre ce qui fit dégringoler l'humeur d'Andréas. Célestin tenta un sourire avant de franchir les quelques mètres le séparant du petit groupe.