LOVE INSIDE ME CHAPITRE 33
Fais chier, c'est quoi cette merde encore...
La journée avait pourtant semblé bien commencer... Le soleil avait longuement joué avec les rideaux de la chambre avant de se retrouver devant l'espace mal fermé et d'immédiatement chatouiller les yeux du tressé tranquillement endormi. Ca l'avait réveillé en douceur, à quatre heures du matin, en plein mois de juillet. Nom de Dieu, le soleil ne peut pas dormir comme tout le monde dans ce foutu monde ?!
La mauvaise humeur avait donc débutée quand il avait vu l'heure sur son portable, s'attendant a voir au maximum un neuf heure du matin... Il s'était levé doucement, sans faire de bruit pour ne pas réveiller Bill qui accourrait le servir pour ne pas qu'il bouge de son fichu lit. C'est seulement en descendant du lit qu'il remarqua une étrange réticence de sa main droite à suivre ses mouvements...
Il avait une perfusion, une fichue perfusion qui l'empêchait de bouger. Parce que le petit sac plastique de goutte à goutte n'était pas attaché à un de ses portes manteaux à roulette qu'on voit dans tous les films, non, le sien était accroché au mur à la tête de son lit, l'empêchant de quitter le lit. Et une espèce de pince étaient pincées sur son index
-Fais chier, c'est quoi cette merde encore...
Il s'agenouilla sur son lit et attrapa la pochette de liquide transparent, la détachant de l'attache du mur, ça devrait être important donc il n'allait pas retirer ce truc... Par contre il détacha la pince sur son index mais immédiatement un long bip continu résonna dans la chambre.
Il sursauta et écarquilla les yeux et remarquant seulement maintenant la machine prêt de son lit qui semblait devoir retranscrire le rythme de son cœur. Il resta interdit, regardant la machine puis la porte s'ouvrit brusquement sur trois infirmières et Bill était juste contre lui.
-Euh... Ça va, je vais bien. Je voulais juste fermer les rideaux...
Il pointa du doigt le rideau légèrement entrouvert. Une infirmière alla immédiatement le refermer alors qu'une autre était déjà sur lui a lui faire un examen avec son stéthoscope et sa lampe pour ses yeux, l'aveuglant et le triturant comme une vulgaire poupée.
-J'ai dit que j'allais bien, c'est quoi tout ça ?
-Elle vérifie juste que tu vas bien. Tu n'as mal nulle part ? Tu vas bien ?
-Ça fait trois fois que je dis que je vais bien, je n'ai rien.
-T'es sur ? T'as pas mal au ventre ni rien ?
Il regarda son frère en fronçant les sourcils, c'était assez comique. Bill avait les cheveux n'importe comment sur sa tête, quelques mèches retombaient sur ses yeux, il avait les sourcils légèrement froncées et une mine vraiment inquiète sur le visage. Pourquoi Bill était aussi inquiet ?
Il posa immédiatement une main sur son ventre et regarda autour de lui. Il ne restait plus que l'infirmière qui avait fini de l'examinait et qui attendait les réponses de Tom pour s'assurer de son état.
-Non, je vais très bien, il se passe quoi ? Pourquoi j'ai ces trucs la ?
Il entendit d'abord Bill soupirer de soulagement, puis l'infirmière lui prit son bras pour vérifier sa tension.
-Vous avez eu une fausse contraction cette nuit, longue et douloureuse.
-Et je ne me suis pas réveillé ? C'est quoi une fausse contraction ? Je-/
-Vous allez bien, tout est normal. Quelques semaines avant la mise à termes il arrive d'avoir de fausses contractions, ça n'a rien d'anormale. Ce sont des contractions, mais ponctuelle, vous en aurez peut-être d'autres. On vous a mis sous morphine pour calmer la douleur et on surveillait juste votre rythme cardiaque.
Il écarquilla les yeux.
-Pourquoi je ne m'en souviens pas ?
-La morphine a dut vous étourdir. Je vais vous retirer la perfusion maintenant. Vous devriez rester allongé ensuite.
Il acquiesça et se laissa docilement faire, d'ailleurs il s'étonna de ça, il était plutôt contre que n'importe qui le touche, mais ça devait être un des effets de la morphine.
Il se laissa se faire rallonger et recouvrir par Bill et attendit que l'infirmière quitte la chambre pour se rendre compte qu'il avait envie d'aller aux toilettes. Il retira le drap qui le recouvrait.
-Qu'est-ce que tu fais ?
Il regarda Bill.
-Juste aux toilettes.
-Mais tu dois rester allongé.
-Je m'allonge quand je reviens c'est bon, jvais pas pisser dans le lit.
-Mais tu dois/
-Bill ! Merde ta fille appuie sur ma putain de vessie, okay ?! Donc laisse-moi aller pisser ! Au moins une chose que je peux encore faire seul...
Il regarda son frère et partit s'enfermer dans la salle de bain.
Ça faisait maintenant dix jours qu'il était à l'hôpital et il commençait sérieusement à en avoir marre, Bille le maternait comme si on lui avait coupé les jambes, c'est à peine si il ne lui donnait pas lui-même à manger. Il avait compris qu'il devait faire le moins de mouvements possible, mais il commençait sérieusement a en avoir marre. Ils rentraient chez eux dans quatre jours, après une dernière échographie pour Eva, et il avait foutrement hâte.
Il resta plus longtemps que nécessaire dans la salle de bain, restant de longues minutes à se laver les mains, depuis qu'il était à l'hôpital il avait commencé à avoir légèrement peur des microbes qui pourraient apporter des complications à lui ou Eva...
Quand il ressortit de la salle de bain, il soupira fortement en voyant Bill juste devant la porte.
-Je ne suis pas mort noyé dans la cuvette...
Il leva les yeux au ciel et avança vers son lit où il s'assit dessus, Bill ne dit pas un mot le regardant simplement en jurant mentalement. Il se pinça fort les lèvres essayant de retenir la phrase qui allait s'échapper mais ça fut plus fort que lui, il s'avança vers son frère et parla.
-Tu devrais t'allonger, c'est mieux pour/
-Bill !
Le brun qui regardait jusqu'alors le ventre de son frère, leva les yeux vers son visage.
-Quoi ?
-Arrête de me traiter comme ta putain de petite femme ok, je sais ce que je dois faire, il va rien arriver si je reste assis à peine une minute ! Et je suis un mec, merde !
Il y eut de longue secondes de silence avant que Tom n'entame les gestes pour s'allonger. Il lança un regard noir à son frère qui s'était avancé pour l'aider. Une fois allongé il prit la télécommande du lit et redressa légèrement le haut.
-J'essaye juste de faire attention à toi.
Tom grogna et leva les yeux vers lui.
-Tu devrais commencer par toi, on dirait que tu n'as pas passé un peigne dans tes cheveux depuis dix ans...
Automatiquement, Bill passa une main dans ses cheveux emmêlés et soupira. Il s'assit au pied du lit du tressé et le regarda avant de prendre la parole.
-Je me sens inutile... Je suis toujours la personne qui gère tout, le groupe, la maison, nos voyages, les chiens... Tout ça je maitrise, je sais comment faire et tout... Mais là je suis juste à côté de la plaque, j'essaye de t'aider pour que tu sois bien et tout ce que j'arrive à faire c'est t'énerver.
-Tu me fais sentir comme si j'étais un assisté, c'est à peine si tu me laisses tendre le bras pour attraper les choses qui sont à plus de dix centimètre de moi.
-Je me rends utile.
-Tu ne te rends pas utile, tu me fais chier !
-Bien, ok...
Bill se leva et adressa un regard noir à son frère qui soupira simplement en allumant la télé. Bill ouvrit rapidement l'armoire et attrapa quelques vêtements, il s'enferma ensuite dans la salle de bain et ressortit en jean t-shirt, mais Tom ne lui adressa toujours pas un regard.
-Je rentre, je reviens plus tard...
Il attrapa son sac au fond de l'armoire et quitta la chambre sans chercher à avoir une réponse de son frère. Quand Tom entendit la porte se fermer, il ne put s'empêcher de pincer ses lèvres ensemble. Il avait un peu parlé sans réfléchir, mais il était certain d'avoir raison.
Il resta une longue demi-heure à regarder d'un regard vide l'écran de la télé avant d'enfin sentir le sommeil refaire surface. Il tendit la main et appuya sur l'interrupteur à la tête du lit avant d'éteindre la télé et de se remettre à dormir, il n'était même pas six heures du matin encore...
...
Neuf heures. Toujours pas de Bill.
Plutôt mourir que d'avouer qu'il commençait sérieusement à s'ennuyer... Il venait juste de finir son petit déjeuner et Véro était repartit avec le plateau quelques secondes avant. Il s'était ensuite levé vers la salle de bain et après un rapide passage il s'était confortablement installé avec son ordinateur sur la table. Il cherchait quoi mettre sur le blog...
Il avait passé les journées d'avant a répondre aux fans qui lui laissaient des messages de soutien sur sa vidéo et ouai... Il commençait sérieusement à n'avoir rien à faire. Bill était partit et, intérieurement, il lui manquait, et en y réfléchissant bien, les chiens lui manquaient aussi, il avait envie de voir Scotty...
Il soupira et chercha un film à voir, mais avant même d'avoir ouvert un dossier la porte s'ouvrit dans un gros vacarme. Un gros sourire se dessina sur ses lèvres en supposant que c'était son frère. Mais en une seconde il masqua son sourire, il n'allait pas lui montrer qu'il lui avait manqué tout de même...
-Toom !
Au lieu de voir son frère surgir devant lui, une grande tige blonde se présenta. Un sourire sincère lui fut adressé. Andréas n'avait pu venir que deux fois selon les recommandations de David et il était heureux de le voir.
-Salut !
-Ça va ? J'ai ramené de la nourriture.
Il leva un lourd sac rempli et un magazine de vêtements pour enfants.
-Et ça ! Histoire d'habiller la petite avec autre chose que les trois vêtements que vous lui avez achetés.
-D'abord la nourriture, glace ?
Andreas haussa un sourcil.
-Glace ? à neuf heure du mat' ?
-Bah ouai, pourquoi pas ?
Le blond se gratta l'arrière de la tête et tendit le gros sac à Tom.
-Pas de glace, mais y'en a à la cafet en bas, je vais t'en chercher si tu veux.
Tom fronça les sourcils en voyant le sac.
-C'est Bill qui t'a demandé de venir ?
-Nan pourquoi ?
-C'est notre sac ça non ?
-Ouai, j'allais passer m'occuper de vos chiens et venir ici, mais j'ai croisé Bill chez vous, il m'a dit que vous vous êtes engueulé.
-On ce n'est pas vraiment engueuler, il a peur que ça me fasse mal ça aussi, il a à peine ouvert la bouche...
-Tu sais que je n'entre pas dans vos histoires.
-Hum...
Andreas fit une petite grimace avant de poser le magazine sur l'ordinateur fermé du tressé.
-Commence j'arrive, juste le temps de nous chercher des glaces.
En un court quart d'heure le blond réapparut avec deux cornets chocolat-pistache dans les mains. La matinée se passa plus calmement que le début de journée, ils passèrent du temps à commenter de petites grenouillères pour nourrissons, de petits bonnets et même de petites robes. Ton ne l'avouera pas mais Andreas remarqua facilement que le tressé ne faisait aucun choix sur rien, donnant simplement son avis mais jamais il ne prit le stylo qu'il avait posé pour entourer un article, il manquait quelque chose, il manquait Bill.
Une fois l'épais magazine terminé, ils regardèrent un film, puis un deuxième, sans jamais voir Bill arriver...
