AMOUR INFERNAL CHAPITRE 3

Ses parents avaient appelés et sa mère avait usé une voix si gentille que son cœur avait fondu. Il avait accepté de déjeuner avec eux le lendemain, c'est-а-dire ce dimanche et de passer l'après midi en leur compagnie.
Ses parents étaient le bon remède pour oublier William.. oublier les yeux de William, la langue de William.. ouais, même plus que ça!
Il se maudissait d'être si faible. Il savait, sentait que cet être était la plus mauvaise chose de tout l'univers et pourtant il y pensait de plus en plus.
 
"Oublie le Tom, bordel oublie le!" se répéta-t-il comme un mantra.
 
Mais rien n'y faisait, les yeux sombres de la créature étaient imprégnés de façon indélébile dans son âme, est ce qu'il était condamné à passer l'éternité avec ce démon en enfer? Un sourire se tordit en une grimace affreuse. Il souffla un grand coup et sonna énergiquement dans la maison de son enfance. Il y avait été heureux longtemps avant qu'il ne comprenne qu'il était différent, qu'il aimait les garçons et que ce n'était pas normal. Ses parents trouvaient ça contre nature et n'avaient jamais voulu essayer de comprendre.
Oh ses parents ne l'avaient pas jeté à la rue, car c'était contre leur principe, ils s'étaient contentés de l'ignorer ou de le critiquer et plus le temps était passé et plus ce dédain l'avait détruit peu à peu alors pour s'échapper de cette maison devenue froide et étouffante il avait trouvé un boulot et était parti de lui-même. Et depuis 4 mois il n'avait eu aucune nouvelle, même pas une carte d'anniversaire. Il avait du se rendre à l'évidence et faire le deuil de ce qui avait été son foyer et sa famille.
 
Il sonna difficilement, sa main était moite et un méchant nœud nouait son ventre, il ne croyait pas une seconde que tout pourrait être différent: les gens ne pouvaient pas changer radicalement en ce que l'on souhaitait, c'était complètement..
 
"Oh mon chéri!" s'exclama Simone toute émue en le tirant fort contre elle.
 
Surréaliste.
 
Et ce fut autour de son père Gordon qui l'étreignit fort. Tom du se frotter les yeux pour se convaincre qu'il était éveillé. Il ne fit que suivre le mouvement un peu comme un zombi. Il se sentait déconnecté, mal en phase. Son père lui offrit un apéritif avec un grand sourire alors que sa mère sortait les petits gâteaux, ses préférés en plus.
 
"Alors mon fils, comment se passe tes études de commerce?"
 
Tom se crispa, car des études en commerce étaient encore passable pour reprendre l'entreprise familiale, et c'est peut-être la raison qui leur avait fait envoyer le chèque et peut être qu'ils allaient vouloir récupérer l'argent qui en vérité était déjà dépensé. Il frotta l'arrière de sa nuque, car Thomas était un garçon franc et honnête et tant pis, au pire il rembourserait quand il pourrait.
 
"En fait, je me suis inscrit dans l'école vétérinaire de Californie et j'ai trouvé un travail dans un cabinet, je commence demain en fait."
"Oh... vétérinaire... "
 
Gordon paraissait triste, son fils prenait une autre voie, une voie qu'il avait choisit lui-même, contre son avis même s'il ne pensait pas à mal car son animalerie c'était toute sa vie et il aurait aimé que cette affaire pour laquelle il avait tant sué reste dans la famille mais le destin lui avait offert un fils têtu et gay de surcroît !
Et dans son cœur, enterré très profondément sous une couche de sentiments anesthésiants inconnus cette idée l'écœurait.
 
Il leur expliqua en détails sa nouvelle vie avec entrain et énergie donnant le sourire à ses parents, il adorait tout simplement sa nouvelle vie, à un détail près: William mais trop absorbé par la délicieuse nourriture maternelle et son récit qu'il l'oublia pendant quelques heures.
 
''Le docteur Adams est génial, il m'aide beaucoup avec les cours difficiles et m'apprend des tas de choses que je ne verrais que dans plusieurs années sans compter celles qui ne sont même pas au programme! J'ai une chance incroyable." expliqua Tom les yeux brillants.
 
Oui Tom était heureux, plus que jamais. Sa vie était à présent bien rythmée, la semaine il bossait dur ses cours et se donnait à fond au cabinet ne rechignant jamais à effectuer quelques heures supps puis le week- end était partagé entre les dimanches après-midi souvent occupé par des jeux de société où Simone détestait perdre et les samedis soirs réservés à ses amis, aux bars et aux plans culs même si cette dernière activité restait pour le moment assez désertique malgré des besoins importants à combler mais rien n'y faisait :  le garçon avait toujours un défaut, pas assez beau, pas assez sensuel, trop gentil... alors que Tom aimait la gentillesse sauf que ces temps ci il trouvait ça trop guimauve surtout pour une partie de baise. Et les filles ne lui disaient plus rien.
 
Un doux sourire imprégna son visage car peu importait les lieux ou les personnes Bill hantait ses journées, ses nuits et le plus grave de l'histoire était qu'il y prenait dangereusement goût.
 
Il en était là de ses pensées attablé seul au fond du Paladium où un remix affreux de David Guetta se jouait. Andy et les G's dansaient en bonne compagnie au milieu de la foule ivre complètement satisfaits de leurs sorts. Un peu amer et jaloux le beau natté s'enfonça un peu plus dans la mauvaise humeur.
 
"Eux vont baiser au moins et c'est encore ce bon vieux Tom qui va rentrer la queue entre les jambes!" se plaignit l'esseulé en levant son verre direction ses amis bien trop occupés à se frotter contre des corps inconnus et sexys.
 
Sa tête commençait à tourner méchamment, sa vision devenait trouble. Il savait que le lendemain allait être rude et que ses parents feraient les frais de sa mauvaise humeur.
 
" Bah alors TomichouOUOUOU...." l'interpella son meilleur ami complètement bourré.
"Faut pas rester tout seul. Regarde-toi : t'as l'air plus malheureux qu'un Bourriquet sans sa queue."
 
Bien sûr Andy se colla à lui pour le câliner et comme d'habitude il mettrait un bon moment à s'en dépatouiller comme s'il n'était pas assez maussade comme ça, les astres se jouaient de lui.
 
"Andy ! Retire tes doigts de là!" grogna Tom en repoussant le blond qui le confondait avec son doudou quand il buvait trop.
" Mais moi je t'aimeuh très fort et que si j'aimais les garçons tu serais le mien rien qu'à moi."
 
Tom savait qu'il pouvait compter sur ses amis enfin sauf là, Andy devait refouler son côté bi car ce n'était pas la première fois qu'il sortait ce genre de conneries.
 
Andy avait ce comportement trouble depuis quelques mois déjà, mais toujours avec une dose d'alcool importante dans le sang et Tom gardait ça pour lui car le platine ne se souvenait jamais : il mourait d'envie de mettre les choses à plat sauf que la vérité l'effrayait. Résultat : il se taisait remettant la dangereuse conversation au lendemain.
Il soupira légèrement ne refusant pas le câlin du blond, il était en réel manque d'affection ces temps ci. Le reste de la nuit s'écoula au rythme de l'éternité et comme la semaine passée il ne sut comment son corps pu se retrouver confortablement allongé sur son lit, à vrai dire il s'en fichait bien. Il ronronna comme un chat bienheureux en enfonçant sa tête dans son oreiller moelleux.
Enfin pendant quelques minutes tout du moins avant que la solitude n'envahisse son esprit à nouveau. Il aurait donné n'importe quoi pour se blottir contre un corps chaud, il ferma les yeux très fort pour retenir ses larmes.
Une douce chaleur l'entoura, un souffle dans son cou, des mains sous son t-shirt xxl et une voix, sa voix.
 
"Vous les humains jamais satisfaits, vous n'êtes que de gros bébés pleurnicheurs!"
 
Un sourire niais inonda le visage du tressé alors que les mains expertes de William descendaient toujours plus bas. Il garda ses yeux clos se soumettant au traitement exquis de l'androgyne.
 
"Mumm....!" gémit Tom en bougeant légèrement sa nuque pour l'offrir au brun.
 
Cette nuit il avait envie de connaître à nouveau ce paradis, son corps réagissait au moindre toucher, il visualisait sous ses paupières l'ongle affûté de son amant qui retraçait une ligne imaginaire lentement descendant sur la peau épilée de son pubis. L'ongle dessinait facilement des cercles juste au dessus de son érection humide, c'était frustrant. C'était bon.
 
"William, plus bas!" réclama le jeune homme transpirant.
 
Seul un rire lui répondit. La chaleur s'éloigna et son cœur s'emballa, avait-il énervé Bill? Ses yeux s'écarquillèrent sur la silhouette nue du démon, en une seconde les yeux sombres le captivèrent, des yeux sombres brillants de malice.
 
"Pauvre petit animal qui a peur d'être abandonné par son maître! Rassure toi Tommy bear, j'ai trop envie de t'empaler, de t'entendre hurler comme une fille violée jusqu'à en saigner, le sourire de William devint malveillant et inquiétant, de me régaler de ta queue dure et humide!"
 
Tom déglutit car il était incapable de savoir si le brun parlait au sens propre ou au figuré, il hurla quand ses habits disparurent laissant sa peau sans aucune protection, il trembla quand le poids d'un corps s'écrasa contre lui. La main de Bill caressa sa joue, il appuya son visage contre la paume si douce, si enivrante oubliant instantanément ses peurs et ses doutes.
 
"Là, tout doux.... et pour info je préfère la sucer que de la manger." expliqua amusé l'androgyne.
"Bill, souffla doucement Tom, reste avec moi."
"Je te rappelle que je n'ai pas trop le choix!" gronda le brun rendant ses yeux noirs flamboyants.
"Non, je veux dire vraiment." insista le natté d'une voix minuscule.
"Cesse de geindre, c'est insupportable!" s'énerva la créature sans entrouvrir ses lèvres rouges sang d'un millimètre.
 
Tom se figea devant ce spectacle effrayant ce qui ne fit qu'accroître l'amusement de la créature qui caressa sa tête à la façon d'un maître qui flattait son chien. Il se dégagea vivement honteux d'être traité ainsi, baissant les yeux sur son pénis à moitié débandé, Bill allait-il se jouer de lui ?
 
"Tu préfères ça ma petite chienne ?" interrogea l'androgyne d'une voix mielleuse tout en enroulant ses doigts fins autour de son membre imposant.
"Ne m'appelle pas comme ça!" protesta Tom.
 
Il se retrouva plaqué contre le matelas et il hurla car Bill le surplombait de toute sa force le maintenant prisonnier sans qu'il ne puisse libérer le moindre doigt et il détestait être à la merci de ses amants, il avait toujours refusé le moindre menottage mais le démon au-dessus de lui s'en fichait royalement, pire même, ça l'excitait. Plus Tom avait peur, plus Bill jubilait, même si son esprit tentait d'analyser correctement la situation, son corps se cambrait de plaisir contre la main bienfaitrice, son sang pulsait de plus en plus vite vers son sexe demandeur et les doigts magiques de Bill tuaient sa raison, ses gémissements devinrent plus audibles. Les caresses de Bill répondaient parfaitement à ses désirs, à ses envies les plus profondes comme si l'androgyne lisait ses pensées les plus intimes.
Effrayant, excitant. Ca résumait assez bien William et les situations liées à lui.
Les draps étaient trempés, ses tresses désordonnées étalées autour de son visage. Il se retint de hurler alors que des dents maltraitèrent son téton gauche.
 
"Han Bill... plus... Han !"articula Tom bien parti dans son plaisir."
 
Un doigt percuta sa prostate de plein fouet sans aucun ménagement faisant cambrer le corps de Tom entièrement contre celui de son amant maudit. Il savait très bien que Bill irait fort au fond de lui, que normalement il haïssait être baisé ainsi sauf que William inondait son cerveau, sa peau. Son âme avec.... aucun mot ne pouvait le décrire. Bill était en lui et le transperçait de toutes parts balayant tout le reste de flammes bienfaitrices... imaginez des milliers de mains plus douces que la soie vous caresser bien au delà de l'épiderme vous procurant un plaisir indicible, et le sexe de Bill en lui amplifiait chaque sensation au delà du supportable rendant son corps tremblant , au bord de la rupture.
 
Comment pourrait-il faire l'amour à un garçon normal après ça ?
 
Le sexe imposant de brun l'empala et déchira ses chairs, une larme roula sur sa joue déjà humide des précédentes pas à cause de l'affreuse douleur .... Non... une vague d'orgasmes enflait et prenait peu à peu possession de tout ses sens. Elle le terrasserait dans peu de temps alors qu'il était trop faible pour le supporter une fois de plus. Dans un élan de lucidité, il enfonça ses doigts et ses ongles dans les côtes du corps parfait qui se mouvait sensuellement en lui, il avait besoin d'un repère le raccrochant à la réalité, n'importe lequel.
 
"Pitié Bill ... je... pas ... s'il te plaît!" supplia le jeune étudiant.
"Je ne ressens aucune pitié pour quiconque. Tu es mon jouet et si tu geins à nouveau je te couds les lèvres." l'informa le démon en le pénétrant plus fort comme s'il présentait le bulletin météo.
 
Thomas n'insista pas, se contentant de subir les assauts impitoyables. Sa prostate lui paraissait énorme tant Bill frappait dessus. Il lutta un peu pour ne pas jouir de suite sans grand succès. Il s'accrocha comme un damné à l'androgyne, griffant une bonne partie de son dos éjaculant de grosses giclées entre leurs ventres, il devinait les yeux sombres le dévorer, son corps se tendit à nouveau alors qu'un torrent de larmes dévala ses joues. Un autre orgasme plus puissant le menaçait. Il implora silencieusement le démon d'un regard mais seule une douce caresse sur sa joue lui répondit, il secoua la tête violemment. Il gémit de douleur alors que Bill mordit ses lèvres au sang. Ce qui le calma.
 
Puis la baise reprit plus rapide, plus intense, assaillant le tressé sans défense. La deuxième fois le sperme fût vidé complètement le laissant au bord de l'inconscience puis la troisième ... le pire était que le brun n'avait pas besoin de le toucher plus pour le faire venir ... 
 
"Je vais te sucer." susurra une voix rauque et grave.
 
Tom se débattit avec un acharnement désespéré à l'entente de cette nouvelle, il n'y survivrait pas. Ses mouvements amplifiaient les contractions autour du sexe du brun, car plus il bougeait, plus son corps était ravagé par un surplus de sensations nerveuses incontrôlables. Il pleurait comme un bébé à présent frappant, griffant et mordant toute peau à portée.
 
"Han oui bébé...excite-moi... vas y !" l'encouragea William en le chevauchant plus brutalement.
''STOOOOPPP ! ! !" hurla Tom de toutes ses forces.
 
Sa voix était écorchée, ses muscles le tiraient et son pénis encore dur comme de la brique douloureux, un autre orgasme... il ne pouvait plus.
 
''Qu'est-ce. que... HAAA.'' cria à nouveau le tressé alors que les ongles noirs de l'androgyne pénétraient sa peau sur plusieurs centimètres.
 
Bill lui retirait ses flammes jouissives avant son propre orgasme, la douleur de Tom étant la jouissance du démon. Tom sentit toutes les blessures, son anus détruit et saignant.
Un liquide chaud et épais remplit généreusement son antre, deux grandes ailes noires se déployèrent au dessus du lit, touchant les murs de la pièce trop petite. Il s'évanouit.
 
...
 
Le lendemain à peine éveillé qu'il bondit de son lit et ausculta scrupuleusement son corps: indemne. Un rêve... Un rêve ne lui ferait pas sentir la pointe des flammes brûler encore sous sa peau. Sûr qu'il allait devenir dingue. Un café remettrait tout ça en place.
Il rejoignit sa petite cuisine soulagé que ses ancêtres aient été invités ce dimanche lui laissant la journée pour se remettre.
 
Il ressassa sa nuit et okay Bill se foutait bien de lui et le martyrisait pourtant...
 
"Qu'est-ce qui tourne pas rond chez moi bordel?" s'énerva le jeune homme en constatant un début d'érection.
 
Les heures défilèrent ainsi entre grognements et résolutions avec toujours le joli visage de Bill imprimé dans sa tête.
Bill lui avait rendu ses parents, lui avait offert le job de ses rêves et enlever en quelque sorte ce poids pesant sur son cœur quand il se sentait seul. Mais il était également la pire chose en ce monde mais... il aimait beaucoup trop le traitement que lui infligeait le magnifique démon ... Ca le rendait malade d'aimer autant ça. Et puis qu'était William au juste ?
Trop de questions.
 
Le temps coula et ses pensées restèrent confuses. Ses amis s'inquiétaient de son renfermement surtout Andy en fait. Il l'avait emmené de force un soir dans un café du centre ville, leur préféré.
Le serveur plutôt mignon venait d'apporter leurs cocas. Tom le mata une seconde, puis l'intérêt retomba dès qu'il pensa aux formes de Bill, Bill était définitivement hors catégorie.
 
"Écoute Tom, t'es mon meilleur pote, quasi un frère pour moi et je te vois dépérir là tout seul dans ton coin et je me sens responsable. C'est vrai merde, j'ai tellement insisté pour aller dans cette forêt et maintenant ce démon te pourrit la vie !" s'exclama le blond platine sans se soucier des autres aux tables autour.
"Faut toujours que tu dramatises, il est pas si horrible que ça tu sais."
"Style tu le connais, parce-que je te rappelle qu'on parle d'une puissance démoniaque régnant sur les enfers là, tu sais le chaos, les flammes, la souffrance éternelle... c'est ce que tu veux ?"
 
Tom devina une réelle peur dans la voix de son ami. Dire qu'il n'était qu'une putain de marionnette dans l'histoire !
 
"Non, mais tu veux que je fasse quoi hein? Parce-que tu vois il se pointe quand ça lui chante, me baise comme si j'étais une pute et se casse et même si je sais que ça c'est produit ça ressemble juste à un rêve tu vois! En plus il est un million de fois plus fort que moi sans compter ses pouvoirs magiques et ses ailes !"
"Wouah il a des ailes, c'est carrément génial ça !" s'extasia Andy en notant ce détail sur un petit carnet.
"Ouais et il baise sacrément bien aussi même si je préfèrerais. ... laisse tomber."
"Bref, je pensais t'en débarrasser mais je ne suis pas sûr .... Est-ce que tu éprouverais un truc pour cette créature ?"
 
Tom faillit s'étouffer avec des cacahuètes offertes avec les boissons okay il pensait souvent à lui mais ce n'était pas suffisant pour en conclure ce genre d'hypothèses.
 
"C'est compréhensible tu sais: il est beau, mystérieux, est bon amant et à améliorer ta vie, c'est pas mal non ? "
"Merde And'! Je suis rien pour lui même un chien est mieux traité par son maître."
 
Et ce constat brisa quelque chose dans son cœur. La conversation s'enchaîna sur quelques prêtres exorcistes dont le plus proche se situait dans une bourgade anglaise... Tom préféra écourter et retourna chez lui, trop perturbé d'éprouver un sentiment quelconque envers son bourreau sadique et pervers.
Il fit le chemin à pied se souciant à peine des gouttes de pluie s'amoncelant sur ses cheveux. Il pressa tout de même le pas, rejoignant sa rue en quelques minutes. Il s'empressa d'avaler les trois étages (il n'y avait pas d'ascenseur dans ce vieil immeuble), déverrouilla la porte et se laissa glisser au sol contre elle.
Cette histoire le vannait.
 
"Foutaises! Ca doit être ce foutu syndrome de Stockholm, parce-que sérieusement les démons n'existent pas et je suis en manque d'affection voilà tout! " tenta-t- il de se convaincre.
 
Il continua de se lamenter en se commandant une pizza et patienta avec une canette de bière. Il alluma la télé en zappant sans conviction puis son téléphone vibra.
 
"Te prends pas trop la tête, au pire il se lassera. Je t'appelle demain. PicsouXX× partout."
 
"J'aimerais bien t'y voir tiens, il tapa une réponse rapidement en promettant de l'appeler demain, genre il va en avoir marre ... est-ce-que ... "
 
Tom blanchit.
Et le fait que Bill puisse le voir et l'entendre le frustrait d'autant plus et là il avait besoin de...
 
Seul dans son deux pièces, devant sa télé mise en sourdine et sa pizza froide. Il plissa les yeux et..
 
"Bill est ce que tu es là? Je sais que tu es là, il prend le couteau et le pose sur son poignet, montre t.."
 
Son souffle fut coupé à cause du poids sur sa poitrine, il se retrouva allongé sur le sofa. Le démon le dominait totalement relâchant lentement la pression sur son thorax.
Les yeux sombres se mirent à briller de colère et sa bouche se plissa, elle se plissait toujours avant de le réprimander. Mais le seul sentiment dans le cœur de tressé était la joie. Bill était venu pour lui, juste pour lui.
Un sourire imprégna son visage déconcertant la créature sur ses genoux et toucha sa joue gentiment. Sa peau était si douce.
 
"Merci Bill, merci d'avoir rendu ma vie plus belle, même si je ne sais pas ce que tu es et je ne suis pas certain de vouloir le savoir parce que c'est flippant, mais voilà je suis heureux de te connaitre et j'aimerais tu sais que tu sois là un peu plus que quelques minutes par ci par là."
 
"Han je le crois pas, le voilà amoureux maintenant! Et je fais quoi moi avec tes dégoûtants sentiments humains!" s'énerva Bill en fixant le ciel d'un regard brûlant de haine.
"J'ai pas dit que.."
 
Bill haussa un sourcil de défi et Tom n'insista pas par peur de le voir disparaitre encore.
 
"Tom, Tom... je jubile avec la souffrance des autres, j'arnaque les stupides humains pleurnicheurs en leur promettant des merveilles pour ensuite balancer leur âme dans un endroit, tu vois l'enfer ne se résume pas à quelques flammes, c'est plus un endroit où tu brûles à l'infini où les pires souffrances te sont infligées éternellement et ca me fait bander comme un malade et tu sais quoi Tom l'éternité c'est genre toujours, tu saisis où je vais baiser ta mère de temps que ça te remonte au cerveau ? "
 
"Tu tu voulais me faire ça, envoyer mon âme là bas?" s'enquit la voix tremblante du tressé horrifié.
"Oh ouais c'était le plan. "
"Pars!"
"Voilà qui est mieux : tu me hais maintenant, je me sens revivre." souffla Bill satisfait avant de disparaître.
 
...